- La première difficulté n’est-elle pas celle du manque de maturité de l’imaginaire des oenotouristes ? - Pour donner envie, effectivement, il faut que le produit parle aux touristes. Nous visons principalement une clientèle d’épicuriens, et non une cible d’experts. Ils imaginent ce que peut être un séjour à Bordeaux ou en Bourgogne. C’est moins évident pour les Corbières, par exemple. - Pourquoi ne visez-vous pas d’autre cible que les épicuriens ? - C’est notre choix aujourd’hui. De plus, les autres types d’oenotouristes, experts, explorateurs, classiques, font leurs itinéraires et leurs séjours par eux-mêmes. Nous ne les attirons pas sur notre site, pour le moment. - Quelles sont les destinations qui marchent bien ? - La Bourgogne, Bordeaux, la Loire, la Champagne… Et à l’étranger la Vallée du Douro. - Pourquoi la Vallée du Douro ? - Il y a une perception nette du Douro par les oenotouristes. L’identité est forte : le fleuve, les terrasses escarpées, le classement UNESCO. Le relationnel avec les Portugais est très positivement perçu. - L’identité… Est-ce ce qu’il faut à une destination oenotouristique pour faciliter votre travail de commercialisation ? - Certainement. Une identité donnée par le paysage, par le mythe (Saint-Emilion, Châteauneuf-du-Pape), par une saison (comme Noël en Alsace), par la notoriété viticole (Pic Saint-Loup, Terrasses du Larzac…)... Cette identité est moteur, mais tout autour, il doit y avoir une cohérence parfaite avec les différents acteurs ; hébergement, restauration, patrimoines culturels... Il ne doit pas y avoir de décalage. Ainsi, en Bourgogne, nous avons de petites propriétés, une histoire de monastères, de paysannerie du vin, des chambres d’hôtes et tables dans des cadres ruraux… mais les prix élevés des vins sont sans rapport avec ce contexte. Il y a décalage. Vis-à-vis des oenotouristes, il faut gérer ce décalage… - Le maitre-mot est donc la cohérence, au niveau de la destination comme des acteurs oenotouristiques. Qu’en est-il de l’originalité ? N’est-elle pas nécessaire pour se différencier ? - Très curieusement, dans notre travail nous traitons deux cas de figure. Vis-à-vis de la clientèle qui vient sur notre site internet acquérir des séjours, l’originalité fait peur. En ce qui concerne nos clients entreprises, c’est l’inverse, ils recherchent l’originalité, les produits qui sortent de l’ordinaire. Et là nous avons un rôle de coaching et d’accompagnement vis-à-vis des prestataires qui travaillent avec nous pour sortir, plus ou moins, des sentiers battus. On le voit, un thème de débat de grand intérêt à poursuivre et à approfondir lors des 5èmes Assises de l'Oenotourisme et du Terroir en Pays de Thau.
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Lire aussi
Dix leçons de l’oenotourisme international - http://www.winetourisminfrance.com/fr/magazine/1880_dix_lecons_de_l_oenotourisme_international.htm
Pourquoi l’oenotourisme ne se vend-il pas ? - http://www.winetourisminfrance.com/fr/breves/1762_pourquoi_l_oenotourisme_ne_se_vend_il_pas.htm
Oenotourisme et marketing territorial - http://www.winetourisminfrance.com/fr/magazine/1813_oenotourisme_et_marketing_territorial.htm
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