Les Grands Vignerons (1) Né avec le siècle (le XXème, en 1907), Jules Chauvet s’est éteint en juin 1989 à La Chapelle de Guinchay peu après avoir dit « Je vais bientôt mourir et je ne connais rien au vin ». Première leçon d’une humilité qui commence, et finit, devant la nature : « Il faut respecter ce que la nature nous a donné ». Point. Jules Chauvet avait repris la petite affaire de négoce paternel. Il fut vigneron, grand dégustateur, et le premier oenologue du dénuement technologique, insistant sur le labour, la maturité, le soin et le tri de la vendange, les cuvaisons longues, l’absence d’ajout de quoi que ce soit et la confiance dans le patrimoine levurien des terroirs et leurs aromatiques. Son mot d’ordre ne reste-t-il pas d’actualité : « il faut tout simplement revenir au naturel » ? « Je déguste tous les jours à 11 heures » Il fut aussi le premier à attacher autant d’importance au nez du vin. Il ne cessa jamais de s’entraîner à la découverte des parfums des fleurs (y compris avec des parfumeurs de Grasse). « Il faut sentir à tout bout de champ », disait-il. « Avant toute chose, le vin c’est du parfum, pas de l‘alcool… Faites des vins peu alcoolisés avec un joli parfum ». C’est dire comme il n’a pas été suivi durant l’ère Parker. La dégustation narrative de ces « paysages olfactifs » - à la fois « science et art », école de modestie mais aussi « de précision et de patience » - devient avec lui la possibilité d’ouvrir à tous le monde mythique du vin. En 1980, il dédicaça avec plaisir le livre de Jean Lenoir « Le nez du vin ». Jules Chauvet était bien sûr vigneron. Ses Beaujolais étaient très appréciés par le Général de Gaulle. On fera son profit, si on arrive à se le procurer, du livre paru chez Jean-Paul Rocher Editeur en 2006 « Jules Chauvet, naturellement… », réalisé par Evelyne Léard-Viboux. Pour découvrir une Cuvée née sur les vignes de Jules Chauvet, voir ICI
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