 Les structures de production et de négoce se sont en permanence diversifiées : villas, monastères, grands domaines, petits vignerons, coopératives, distilleries, vermoutheries… Les types de vin ont varié du tout au tout, jouant de la gamme de leurs sols, géologies, altitudes, cépages... sortant aujourd’hui de la parenthèse industrielle et progressant sur la voie de la biodiversité et de la viticulture naturelle. Le Languedoc a ainsi pu produire quand le vignoble français était décimé par le phylloxéra, quand le vin était un aliment très largement consommé, y compris par les poilus lors de la Grande Guerre, et a su, et sait, élaborer des vins pour les amateurs exigeants et passionnés du monde entier. La logistique de la vigne languedocienne Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est la fière richesse de la logistique de cette machine de guerre autour de la vigne et du vin, partagée par toute la région. Même les cantons non tout-à-fait viticoles servaient la vigne : les ports bien sûr et leurs ateliers d’amphores ou leurs tonnelleries (comme à Mèze) ; mais aussi les zones plus montagneuses. Près des mines de charbon travaillaient verreries, cloutiers et certaines constructions mécaniques. Près des taillis de châtaigniers on trouvait cercliers et fabricants de piquets. Cette machine a créé ses infrastructures de transport : ses ports ouverts à l’exportation comme à l’importation sur toute la Méditerranée ; dès le XVIIème siècle le Canal du Midi ; à partir du milieu du XIXème siècle les voies de chemin de fer, leurs ouvrages d’art et leurs compagnies rivales. Cette machine a suscité inventeurs et inventions. On peut remonter à la blanquette de Limoux, attestée comme le plus ancien (1531) vin effervescent du monde, ou au mutage à l’origine des vins doux naturels. Il faut mentionner l’Abbé Rozier, la Société Centrale d'Agriculture de l'Hérault (avec des noms comme Henri Marès qui gagna le combat contre l’oïdium), les architectes et ingénieurs des coopératives, les Bouschet père et fils, Jules-Émile Planchon, les ampélographes comme de nos jours Pierre Galet… Wagon-foudre, charrue à sulfure de carbone ou pèse-tonneau sont nés en Languedoc. |